ASSOCIATION FRANÇAISE des PÈLERINS de SAINT JACQUES de COMPOSTELLE

Rapporté par les annales musulmanes : la campagne de Shant Yacoub ou le sac de Saint-Jacques de Compostelle en 997.

carte de la campagne d'Almanzor        Une ou deux fois par an, les armées musulmanes pénétraient en pays chrétien pour y effectuer des razzias brutales et impitoyables. Le 3 juillet 997 (387 de l'hégire), Al Mansour ou Almanzor (Muhammad ben Abi 'Amir al-Mansûr) qui gouvernait en dictateur à la place du faible calife Hishâm  II quitta Cordoue et, par Coria et Viseu, envahit la Galice. Il était appuyé par une flotte qui longeait les côtes de l'Atlantique. En chemin, il reçut le renfort d'un certain nombre de comtes chrétiens, ses vassaux. C'était la coutume féodale, les vassaux devaient assister leur suzerain. Le dictateur leur avait fait croire qu'il venait uniquement châtier le roi Bermude II, en tant que vassal rebelle. En réalité, il s'agissait d'humilier profondément toute la Chrétienté. Après avoir brûlé le sanctuaire de Padron où le bateau transportant le cadavre de l'Apôtre avait accosté, il parvint le 10 août devant "l'orgueilleuse ville de Saint-Jacques" qui avait été abandonnée par ses habitants. L'armée califale pilla tout ce qui pouvait être emporté et détruisit la ville de fond en comble y compris la basilique "dont il ne resta plus de trace". Cependant Al Mansour, en bon musulman, respecta le tombeau de saint Jacques, disciple du prophète Aïssa (notre Jésus). Le chroniqueur raconte qu'un moine, seul de toute la population en fuite, était resté près du sépulcre. Le dictateur lui demanda pourquoi il se tenait là : - Pour honorer saint Jacques ! répondit-il et le vieux moine eut la vie sauve. Pendant le sac de Compostelle, une antenne de l'armée musulmane s'avança au nord jusqu'à la mer du côté de La Corogne, puis les troupes revinrent vers Cordoue avec leur butin. Ainsi, la capitale vit défiler une foule de captifs chrétiens qui portaient sur leurs épaules les cloches de Saint-Jacques et les portes splendides de sa basilique. Ces portes furent utilisées dans la grande mosquée et les cloches servirent de lampadaires.

Lire encore au sujet du sac de Compostelle, la Légende de l'abbé Jean de Montemayor

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