En 1166, le comte de Flandre, Philippe d'Alsace, enleva lui-même la précieuse
relique d'Arras et la déposa dans l'église collégiale
d'Aire-sur-la-Lys (en flamand : Ariën aan de Leie ).
L'abbaye de Saint-Vaast, porta plainte auprès de la cour
épiscopale de Thérouanne, puis en cour de Rome. Le Pape confia l'affaire
à l'archevêque de Reims ; bref, bien des années après,
on transigea et le crâne fut coupé en deux sur le grand autel de
l'Église Saint-Pierre d'Aire. La partie postérieure du crâne fut
rendue à Arras et Aire conserva la face.
Dès lors chacun déposa sa grande et insigne relique dans une châsse
richement décorée dans son église abbatiale.
Les pèlerins affluèrent.
Jusqu'à la Révolution, c'est une série de miracles, visites, de supplications,
d'honneurs, de prodiges, qui se succèdent sans interruption.
Aire n'a plus sa relique, Arras l'a encore et en a donné un petit bout à
Douai
en 1862.
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La Chapelle Saint-Jacques d'Aire-sur-la-Lys.
Dans la chapelle Saint-Jacques de l'église collégiale Saint-Pierre,
l'histoire est représentée.
La fresque est dans un état lamentable. Elle serait depuis quelques années (restaurée ?) visible dans l’ancienne sacristie. Elle est
divisée en deux parties bien distinctes, celle du haut, qui est
comme le titre et les quinze compartiments du bas, qui renferment cette histoire elle-même.
Dans la première, on devine saint Jacques assis sur un trône, sous un
baldaquin dont deux anges soutiennent les rideaux.
L'Apôtre tient de la main gauche le bâton (bourdon) et la
gourde des pèlerins de Saint-Jacques ; de la droite, il
bénit.
Ses pieds sont nus et il porte le manteau rouge du martyr.
Autour de lui et à genoux sont les dix chanoines d'Aire qui ont commandé
la fresque...
Le premier des quinze compartiments qui
viennent ensuite nous représente
sur le premier plan le martyre de saint Jacques.
L'Apôtre est à genoux ; Hérode, avec le sceptre et la couronne, est debout,
entouré de soldats. Le bourreau lève déjá l'épée
qui va trancher la tête du saint.
Dans le lointain on aperçoit la mer et la barque où va être
déposé le corps de saint Jacques. C'est une manière
ingénieuse d'indiquer le transport de ce corps en Espagne.
Dans le second tableau, on avance de 800 ans.
C'est l'empereur Charles-le-Chauve qui est à Compostelle en Galice.
Un prêtre tient respectueusement, les mains
couvertes d'un voile blanc, le "chef", la tête de saint Jacques,
et il va le remettre à l'empereur.
Des rayons entourent la relique : des cierges allumés brillent en son honneur.
Il y a un aigle noir à deux têtes, c'est l'emblème de l'Empereur
d'Occident.
Dans le troisième tableau, l'Empereur est debout, la couronne
sur la tête ; son manteau doublé d'hermine
est bleu semé de fleurs de lys.
Il remet la tête à un abbé...
De nombreux religieux sortent d'un monastère... De l'autre côté
est la suite du prince.
Le quatrième tableau représente sans doute la translation de la
relique de Berclau à l'abbaye Saint-Vaast d'Arras.
L'abbé de Saint-Vaast emporte la relique ; des soldats le protègent
et l'accompagnent..
Au cinquième compartiment,
le comte Philippe d'Alsace ... emporte la tête de
saint Jacques. L'abbé et ses religieux semblent le supplier, en même
temps que le peuple ; tous ont une attitude à la fois respectueuse et indignée.
Dans le fond, on voit de nombreux bâtiments.
Dans la foule, on frise l'émeute !
Dans le sixième tableau,
un prélat paraît écouter
avec attention les arguments qui lui sont donnés par un
seigneur à la tête d'une troupe où s'élève un
étendard avec un lion des Flandres ; de l'autre côté
sont de nombreux ecclésiastiques.
Dans le lointain on voit les nombreux clochers d'une ville,
Reims probablement.
Au septième tableau,
le procès est terminé : le comte remet
à l'abbé de Saint-Vaast la plus grande partie du crâne
de saint Jacques, mais il en retient la partie de devant
que tient entre ses mains un moine d'Aire.
Les deux morceaux du crâne sacré diffusent des rayons lumineux. Dans le fond
est l'autel de l'église de Saint-Pierre d'Aire, sur lequel le découpage
vient d'être réalisé.
Les tableaux suivants, à l'exception du onzième,
réservé pour une scène spéciale et pour la signature, nous offrent les détails de divers miracles dus à
saint Jacques, dans sa chapelle de l'église d'Aire.
Le onzième compartiment renferme ce que l'on appelle ordinairement la signature.
Un dignitaire ecclésiastique à genoux, dans l'angle gauche, derrière l'inscription, est probablement le donateur... On le voit d'abord malade dans un grand
lit puis, plus loin, mort.
Dans le fond du tableau, on aperçoit le convoi funèbre...
Informations provenant d'un site ayant disparu http://collegiale.free.fr/guide_autres.htm.
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