Source : site Gallica (BNF) - Histoire de S. Jacques le Majeur et du pèlerinage
de Compostelle de L'abbé J.B Pardiac - 1863
Guillaume, duc d'Aquitaine, pèlerin de Saint Jacques de Compostelle
Un des pèlerins les plus renommés de ce siècle fut Guillaume X , dernier duc
d'Aquitaine, père d'Éléonore de Guienne. Il avait été converti , en 1135, à Parthenay-le-Vieux
(Deux-Sèvres), par saint Bernard. Son pèlerinage fut le fruit de cette conversion.
Avant de se mettre en route, il fonda, hors des murs de Bordeaux, dans un lieu appelé
Clos Mauron ou Clos des Maures (aujourd'hui rue du Mirail) l'hôpital Saint-Jacques en faveur
des pèlerins qui passeraient par Bordeaux pour se rendre en Galice. De cet hospice,
devenu plus tard si célèbre et si important, il reste encore aujourd'hui une
chapelle du même nom.
Le duc régla ses affaires de manière à pouvoir partir pendant le carême, temps le
plus convenable à une si sainte dévotion.
Il partit (1137) à pied, en costume de pèlerin, suivi de trois ou quatre serviteurs.
Selon les Bollandistes et le P. Longueval, il tomba malade au terme de son pèlerinage
et eut la consolation de mourir devant le saint autel de l'apôtre, le jour même
du Vendredi-saint. Mais, d'après Lacolonie, un
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des historiens de la ville de Bordeaux, cette mort ne fut qu'une fiction imaginée
par le duc et propagée par ses ordres dans le but de vivre désormais inconnu.
Il sortit de la ville sous un déguisement complet, s'embarqua à La Corogne, aborda à Gênes
et poursuivit ses pérégrinations jusqu'à Rome. Il pria au tombeau de Saint-Pierre,
s'entretint plusieurs fois avec le pape, s'embarqua de nouveau, se rendit en
Terre-Sainte et se fixa pour le reste de ses jours dans un ermitage du mont Liban.
Successivement Jacobite, Romieu et Palmier, il avait accumulé, par une rare exception,
trois titres dont un seul a suffi au bonheur de tant de chrétiens. Après avoir vénéré
les sanctuaires les plus augustes de ce monde, il ne pouvait aspirer, du haut des
cimes du Liban, qu'aux splendeurs célestes. Il plut à Dieu de le retenir ici-bas jusqu'en 1157.
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