ASSOCIATION FRANÇAISE des PÈLERINS de SAINT JACQUES de COMPOSTELLE

Voyage au ponant, à Saint-Jacques de Galice et Finisterre à travers la France et l'Espagne.

de Domenico Laffi

traduction de José Martinez-Almoyna

De Léon à Saint-Jacques de Galice

À notre arrivée à Léon, nous nous dirgeâmes directement vers l'Évéché pour faire timbrer nos crédenciales et une fois le timbrage obtenu, nous allâmes à la cathédrale qui est très belle et ancienne mais différente de celle de Burgos. Il y a ici des édifices vraiement anciens car ce fut la capitale du royaume de Léon où le roi, lui même, siégeait. Léon est assez grand, avec d'énormes couvents de moines et de bonnes sœurs. Il est au milieu d'une plaine et ceinturé de murailles. Dans la partie occidentale, coule une grande rivière avec sur sa rive un très vaste Hôpital, riche et imposant, appelé San Marcos. Il a une belle église et des religieux qui donnent à manger aux pèlerins. Il y a ici un pont qui traverse la rivière. Nous partîmes ensuite à la recherche d'un hébergement. Le lendemain matin nous allâmes à San Isidro dire la messe. On nous y donna le produit de la quête de trois messes en plus de celui de celle que nous avions célébré. Au terme de celle-ci, nous partîmes déjeuner, puis nous nous promenâmes de nouveau de par la ville qui, à coup sûr est très riche, belle et étendue. Ici se tenait une foire importante, avec tout type de produits en abondance. Nous visitâmes de nombreux couvents et églises puis nous sortîmes de la ville en passant par l'Hôpital et les religieux qui donnent à manger aux pèlerins. Ils marquèrent notre bourdon, (bâton) comme on fait maintenant aussi à Burgos.

Nous traversâmes le grand pont cité avant et poursuivîmes notre voyage jusqu'à parvenir en haut d'une côte où on avait élevé une très belle église dédiée à la Bien Heureuse Vierge miraculeuse dénommée la Virgen del Camino. D'ici nous partîmes pour San Miguel (S. Michele pour Laffi), à une distance de deux lieues. Une fois ce village passé qui est minuscule et composé de cabanes recouvertes de paille, nous continuâmes vers Puente Orbigo (Ponte dell'Acqua pour Laffi) à quatre lieues et où nous passâmes la nuit, pas bien, car il nous fallu dormir à même le sol. Les habitants sont si pauvres qu'ils doivent demander l'aumône, aussi, nous payâmes notre hébergement dans leurs cabanes.

Le matin, nous quittâmes Puente Orbigo, passâmes par deux petites localités et arrivâmes à Astorga, (Storga pour Laffi) à trois lieues. Cette ville et son territoire appartiennent au Marquis qui s'appelle d'Astorga. Elle est vraiment jolie, située sur un terrain légèrement en pente avec de nombreux champs autour, tous cultivés aussi bien sur la partie horizontale que sur la partie inclinée. Des murailles, hautes, solides et en bonne pierre, l'entourent. Il y a de grosses tours circulaires, espacées régulièrement, tout au long de la muraille. Elle a trois portes, une vers l'orient, donnant sur la plaine où sont installés quelques couvents de moines et de religieuses. Elles est étroite en sorte qu'une seule personne peut passer ; je suppose que c'est pour la sécurité plus que pour autre chose. La seconde s'ouvre au nord et est grande. À l'extérieur, on trouve aussi quelques couvents et édifices ainsi que des potagers et autres endroits agréables. C'est par là qu'on entre quand on arrive. La troisième s'ouvre au ponant. Elle est grande également et c'est par là qu'on sort en quittant Astorga. À main droite, on a la cathédrale, ancienne et bien construite, avec du marbre superbe, des statues et des moulures. Elle est parfaitement servie par son chapitre. Devant la porte, il y a un bel arc en marbre. À droite de la cathédrale se trouve le Palais épiscopal et, à gauche, l'Hôpital où on s'occupe charitablement des pèlerins en leur donnant à manger, à boire et en les hébergeant. La ville est assez riche et possède de beaux édifices. À l'extrêmité de la ville, côté orient, se trouve une belle place avec arcades, bien agréable.

Quand nous partîmes, nous nous dirigeâmes vers Rabanal, à cinq lieues mais, avant d'y arriver, nous traversâmes deux ou trois hameaux. Rabanal qu'on s'appelle aussi Rabancilla se situe à mi-pente d'une montagne. L'endroit est très fertile. Nous y passâmes la nuit et, le lendemain, nous parcourûmes le reste de la pente. C'était la saint Jean-Baptiste et nous parvînmes à un petit village où nous célébrâmes la messe. On nous y donna l'aumône, nous déjeunâmes, puis nous poursuivîmes notre cheminement dans la montagne en passant par plusieurs hameaux où nous surprit une forte tempête de vent et pluie qui nous laissa à moitié morts. Vint ensuite un soleil brûlant et nous trempâmes de sueur nos habits. Nous poursuivîmes le voyage dans la montagne sans nous rendre compte que nous commencions à descendre vers l'ouest. Nous parvînmes ainsi aux Sept Moulins (Sette Molini pour Laffi) qu'on appelle Molinaseca qui se trouve à sept bonnes lieues de distance. Ici, le climat change. C'est le premier territoire après ces grandes montagnes dans une belle plaine avec dans sa partie orientale, une rivière qui coule en permanence. C'est un endroit où il y a en abondance fruits, pâturages et céréales. Droit devant, on voit une grande immense plaine de belles terres.

Nous partîmes d'ici pour nous diriger vers Ponferrada, à deux lieues de distance, une assez belle ville, riche dans bien des domaines. Elle possède une belle grande place, de nombreux couvents et des édifices élégants. Nous y passâmes l'après-midi et, le matin suivant, nous nous y promenâmes un peu. Au moment de partir, nous tombâmes sur la cérémonie funéraire d'un mort, aussi nous entrâmes dans l'église pour voir quelles étaient les coutumes. Les parents les plus proches du mort sont assis sur un banc sur le devant pendant les chants de l'office. Ceux-ci terminés, ils se dirigent vers la porte de l'église et recueillent les oboles de tous ceux qui sortent, puis ils se rendent chez eux accompagnés par toute la population. Ils vont vêtus de noir, d'habits longs qui ressemblent à des robes de moines, telles de longues capes avec deux manches. Ils portent un vaste chapeau incliné sur les yeux dont l'aile large tombe de tous les côtés. On peut à peine savoir qui s'en couvre. Enfin, leurs mains restent occultées sous leurs vêtements. Ils avancent trois par trois mais uniquement les parents du mort. La population les accompagne jusqu'à la porte de la maison, puis s'en va. Nous restâmes pour voir ces coutumes, puis partîmes en direction de Cacabelos (Cacavelos pour Laffi), au beau milieu de la plaine, où nous déjeunâmes. Après avoir traversé de nombreux endroits d'une beauté savoureuse, remplis d'arbres fruitiers, nous parvînmes à Villafranca, distante de deux lieues. C'est un endroit superbe situé au pied de quatre montagnes élevées et où convergent deux grandes rivières. C'est l'ultime contrée du Royaume de Léon et bientôt on pourra la classer comme ville car elle est très grande et achalandée. Elle possède de nombreux couvents tant de religieuses que de moines, une grande place et de superbes édifices. Il y a également un grand hôpital pour les pèlerins où nous passâmes la nuit.

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Le lendemain matin, nous allâmes dire la messe chez les Pères Jésuites où on nous donna l'aumône et le petit déjeuner. C'est une grande ville et, si je dis grande, c'est parce qu'il y a des cités qui ne sont pas aussi vastes, ni aussi nobles que celle-ci. On y vient abondamment au secours des pèlerins, en particulier de ceux qui portent la pèlerine qu'on appelle ici capa et on le fait sans sollicitation. Un père déchaussé de Saint-François nous en conta la raison pendant que nous visitions son couvent et il nous dit que c'était la tradition pour de nombreux habitants. Un jeune homme, pieux pèlerin, parvint dans la région en route vers Saint-Jacques. Il demanda la charité partout dans la ville sans résultat. Il en fut très marri. En passant devant une auberge qu'on appelle taverne, il demanda la charité. Le tenancier voyant qu'il portait une bonne pèlerine l'invita lui promettant une aumône. Il le fit entrer, s'asseoir et lui donna à manger. À la fin, notre pèlerin se levant et remerciant crut pouvoir partir, mais l'aubergiste lui dit qu'il voulait être payé et s'empara de sa pèlerine. Il le menaça d'une raclée. Le pauvre jeune homme sortit effondré. Tout en pleurs, il arriva à Saint-Jacques de Galice où il pria au pied de l'autel du Saint. Ensuite, il gravit les marches de l'escalier permettant d'embrasser l'image de saint Jacques qui domine le maître autel. Une fois en haut, il enlaça l'effigie en pleurant de joie (celle-ci s'embrasse avec dévotion et on obtient de multiples indulgences). Il s'aperçut alors que sa pèlerine couvrait les épaules du saint. Ce miracle le fit crier de joie. Les autres pèlerins présents accoururent, les chanoines sortirent de la sacristie pour voir. L'évêque de Compostelle, intéressé par le jeune homme, envoya du monde s'informer et vérifier ce qui s'était passé à Villafranca. On demanda à l'aubergiste s'il avait une cape à vendre. Il répondit qu'il en avait une achetée à un pèlerin. Il se rendit à son domicile qui était fermé à clef et où il conservait la pèlerine. Ne trouvant pas la cape, une fois la porte ouverte, il crut devenir fou. Ceux de Compostelle qui étaient en observation demandèrent ce qui se passait et où était la cape. Celui-ci, en s'excusant, dit qu'on la lui avait probablement volée. Il fut arrêté par la justice, il avoua tout et fut puni comme il le méritait. Les envoyés revinrent à Compostelle et racontèrent tout à l'évêque qui comprenant où était la vérité, rendit grâce à Dieu et à saint Jacques pour ce miracle et fit ses adieux au jeune homme à la pèlerine. Dès lors le pèlerin est toujours secouru en particulier celui qui, comme je l'ai dit, porte cape ou pèlerine.

Après avoir pris le petit déjeuner chez les Pères Jésuites comme j'ai dit, nous allâmes jusque chez les sœurs déchaussées où s'étaient rendu les allemands pour vendre des estampes sur parchemin que les espagnols appellent vitela. Arrivés sur place, nous dûmes attendre un peu, puis nous partîmes et empruntâmes un grand pont dans la partie occidentale. Nous cheminâmes continuellement en bordure d'une rivière et arrivâmes à Salvaterra (Vega de Valcarcel ?) à une distance de deux lieues. L'endroit se trouve en bordure même de la rivière. On extrait du fer de la montagne et on le transporte à l'endroit où on a la forge pour le faire fondre. Elle dispose d'un grand marteau en fer mu par l'eau qui frappe , de tenailles, aussi d'un soufflet et d'autres instruments, tous énormes. L'endroit est petit et presque entièrement constitué de cabanes couvertes de chaume. C'est le premier bourg du royaume de Galice. Au sommet d'une montagne, on aperçoit un château (Sarracin) qui garde l'embouchure de la rivière, zone frontière par où on entre en Galice. Ici se termine la rivière et commence à se dresser une grande montagne qui se nomme le mont Cebreiro (Cerviero pour Laffi) où nous passâmes la nuit en dormant dans un champ. Au matin, nous commençâmes à quitter la montagne pentue en arrivant à La Faba (Malafava pour Laffi), lieu situé à mi-pente et à partir duquel il reste quatre lieues. Nous déjeunâmes là et ensuite nous continuâmes jusqu'à parvenir au sommet de la montagne où il y a un couvent de moines vêtus de noir qui donnent à manger au pèlerin du pain et du vin et fournissent d'autres secours. Il y a un hôpital pour les mêmes pèlerins et il y a un saint reliquaire important avec une Hostie transformée en la chair même du Christ Notre Seigneur ainsi qu'une ampoule en verre de vin converti en sang véritable de Notre Seigneur.

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La chose se produisit comme suit : Au sommet de cette montagne, avant qu'on ne construise le présent couvent, il y avait un ermite faisant pénitence. Il était pieux et célébrait la messe tous les matins. Les gens de La Faba qui est à mi montée, venaient y assister quand ils le pouvaient ; mais un paysan en particulier, n'y manquait jamais, ni à cause de la neige, ni à cause de la pluie ni à cause d'aucun type de mauvais temps. Il arriva qu'un matin il avait neigé abondamment et le paysan au son de la cloche de l'ermite entreprit, laborieusement à cause de la grande quantité de neige, de gravir la montagne. Il lui fallut beaucoup de temps pour faire le chemin. Enfin, après de gros efforts, il parvint au sommet et pénétra dans l'église au moment où l'ermite finissait l'élévation et s'apprêtait à communier. Une fois à l'intérieur, il commença à secouer la neige de son manteau et celle de ses chaussures. Il était mécontent de ne pas être arrivé à temps pour assister à toute la messe. L'ermite qui avait en main l'Hostie pour communier prit conscience de l'arrivée de ce paysan qui battait des pieds et secouait son manteau. Il se tourna pour le voir en se disant : voyons ce pauvre homme, il est venu ce matin à travers une neige si épaisse, au péril de sa vie et pour quoi ? Pour assister à la messe et me voir élever l'Hostie qui, tout compte fait, n'est qu'un peu de pain. À l'instant où il terminait cette considération impie, il vit l'Hostie consacrée se transformer en un morceau de chair véritable. On me l'a dit ainsi et je l'ai vu de mes propres yeux. Le vin, pareillement, est devenu Sang de Notre Seigneur, véritablement, réellement, un ensemble coagulé qu'on a disposé dans une ampoule de verre. L'Hostie est, de la même façon, dans une coupe de cristal, gardée dans le tabernacle où est le saint Sacrement. De ce miracle, le Pape Pascal II, cheminant vers Saint-Jacques de Galice en habit de pèlerin, en témoigna également dans sa description de Compostelle. D'autres l'ont vu de leurs yeux selon la tradition de nombreux auteurs.

Après avoir vu cette Sainte Relique, nous continuâmes à travers ces montagnes, traversant divers hameaux de bergers. Nous parvînmes au bord du massif et commençâmes à descendre longuement pour finalement arriver à une plaine où se trouve un bourg assez grand, avec de bonnes constructions qui se nomme Triacastela (Tré Castelli pour Laffi), à la distance de 6 lieues. Ici, la fièvre toucha un des Allemands qui marchaient en notre compagnie et nous fîmes halte pour manger. Ses compagnons cherchèrent une monture pour le mener au pays voisin pour le faire soigner. Nous prîmes congé et poursuivîmes notre voyage. Nous affrontâmes une grande montée pour traverser plein de montagnes puis commençâmes à descendre vers un petit village qui se nome Vilanova et se trouve à 2 lieues. Cette agglomération passée on parvient à une belle plaine fertile, offrant toute sorte de fruits et compte de nombreuses maisons, des potagers et des jardins, Il faut franchir une rivière avec plein de moulins, Ensuite on remonte un peu et on arrive à Sarria, à 2 lieues. C'est une très bel endroit, riche et avec de beaux édifices. Il y a là un couvent de moines habillés de blanc qui donnent à manger au pèlerin. Sur la hauteur se détache un beau et puissant château cerclé de murailles très hautes où vit le seigneur de cette contrée. Ici aussi on nourri les pèlerins qui vont à Saint-Jacques de Galice avec des aumônes en espèces. Ici on rend la Justice car ce seigneur est maître absolu. En partant d'ici, nous eūmes à grimper dans une zone montagneuse qui porte le nom de Monts de Sarria. Une fois ceux-ci franchis, nous parcourūmes une longue descente avec laquelle nous parvînmes, en fin d'après-midi, à Portomarin qui se trouve à 3 lieues.

C'est un bel endroit avec une rivière qui passe au milieu, des poissons en abondance, en particulier des anguilles et des truites superbes avec lesquelles nous montâmes un dîner sublime. Sur la droite du cours d'eau on voit de vastes vignobles et de nombreux potagers. Ce territoire est d'un coté et l'autre de la rivière. L'une et l'autre parties sont réunies par un beau et grand pont qui donne nom à cette contrée qu'on appelle Ponte do Miño. Le matin, nous célébrâmes la messe et après le petit-déjeuner nous commençâmes à cheminer en direction de Santiago el Nuevo qui est une petite bourgade à 4 lieues bien longues. Nous nous arrêtâmes là pour manger et, après un peu de repos nous continuâmes le voyage en passant par quelques petits endroits, surtout un situé sur la rive d'une rivière qui abrite de nombreuses truites. Nous en achetâmes car elles étaient à bon prix, puis nous nous dirigeâmes sur Melide en vue de trouver une auberge pour notre hébergement et y manger les truites qui furent exquises. Après le dîner, nous nous promenâmes un peu. C'est joli et pas très grand. Il y a un bon couvent des Pères déchaussés et quelques belles maisons.

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Le matin, avant de partir, nous achetâmes de la viande car ici se tenait un bon marché. Ensuite, nous partîmes vers une autre bourgade qui s'appelle Santa Léonor, distante de 2 lieues. Nous y fîmes cuire la viande et nous déjeunâmes. Nous achetâmes plein de fruits et d'autres choses puis commençâmes à marcher vers Vilanova à 3 lieues et poursuivîmes et arrivâmes à une autre bourgade qui s'appelle Vilaroz, à 3 lieues aussi. Comme il s'agissait d'un petit hameau pauvre, nous allâmes de l'avant jusqu'à trouver une fontaine où nous rafraîchir et mettre de l'ordre dans notre tenue et changer d'habits car nous savions que nous étions proches de Saint-Jacques. De cette fontaine nous cheminâmes une demi lieue et arrivâmes en haut d'une colline qui s'appelle Montjoie, Monte del Gozo d'où nous contemplâmes le tant espéré, désiré Saint-Jacques à une lieue environ. Découverte brutale qui nous fit tomber à genoux et la joie fut telle, que des larmes jaillirent de nos yeux. Nous commençâmes à chanter le Te Deum, mais deux ou trois vers seulement, car nous ne pûmes continuer car nous n'étions pas capables d'articuler les mots. L'abondance des pleurs qui coulaient de nos yeux, l'émotion qui comprimait nos coeurs et les sanglots continuels, nous firent arrêter notre chant. À la fin, ayant surmonté les pleurs qui cessèrent , nous reprîmes le Te Deum et en chantant nous recommenēâmes à descendre jusqu'à parvenir à la ville qui est belle et grande et où les constructions n'arrêtent pas. Après les faubourgs nous atteignîmes la porte.

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