24 HEURES du JOURNAL de MAURO SALA, PÈLERIN du CAMINO de INVIERNO en 2011

traduit par José Martinez Almoyna (qui ne sait pas l'italien...)


Notes du traducteur :


Mardi 11 octobre 2011 - 11e étape : Laxe - Outeiro ( Vedra ) : 34 km.

Dormito male fino alle 02 a causa di un pellegrino spagnolo che, agitato, faceva dondolare tutto...

J'ai mal dormi jusqu'à 2h du matin en raison d'un pèlerin espagnol qui, agité, faisait remuer tout le lit superposé. Comme il s'était peut-être endormi, j'ai pu aussi, mais à peine, dormir correctement jusqu'à 6h du matin. Dès lors, les lumières abominables des lampes ont commencé à sabrer l’espace tout au long du dortoir. (La bonne éducation est morte comme on dit chez moi). C'est malheureux, car ce sera aujourd'hui ma plus longue étape. J'ai décidé, en effet, de me rendre à l' albergue San Pedro de Vilanova (Vedra), à la Fuente del Santiaguiño où je m'étais déjà arrêté en 2007. Ainsi le lendemain, avec 17 km, je pense pouvoir arriver à Saint-Jacques de Compostelle vers 11h et participer à la messe des pèlerins dans la cathédrale. Quelques pièces seulement dans ma poche, mais assez pour deux chocolats brûlants aux distributeur automatique (bénis soit-il...), et deux croissants vieux d'une semaine que j'ai comme provision "au cas où". Je suis requinqué et réchauffé suffisamment pour démarrer l'étape.

Il est 7h30 quand je m'engage sur la route N-525. (Impossible de prendre le camino jusqu'à Prado à cause de la boue, puis vers Puente Taboada, à cause de la nuit noire et des chiens qu'on ne peut voir à temps). Je compte sur la nationale pour arriver à Silleda, puis je continuerai sur le camino avec la lumière du jour. À Borralla, quand je parviens à l'église de Taboada, le soleil s'est enfin levé. Je prends une photographie de l'église romane, du calvaire et de la belle statue de saint Jacques. Je laisse la route N-525 pour suivre les panneaux du camino qui me mènent à un large carrefour de chemins de terre. Bourg de Trasfontao, puis Silleda puis descente au carrefour où se trouve l'usine "Nudesa". Le camino est très agréable avec des petites montées et des descentes jusqu'à Bandeira. Il devient alors plus difficile du côté de Vilariño et de Dornelas. Dans la côte qui précède l'église, j'entends parler italien. Il s'agit de quelqu'un grimpé sur un échafaudage qui repeint la façade d'une maison. C'est un Milanais qui, après avoir acheté la maison, est en train de la retaper. Ainsi donc, après un peu de conversation, je reprends le chemin pour atteindre la très belle église San Martiño. Le soleil tape fort et je suis content d'avoir suivi le camino constitué de petites routes et de sentiers. Plus tard j'apprécie l'ombre qu'il offre. Dans un petit village, je m'arrête à un kiosque à musique à l'abri du vent qui a entre-temps pris de la force.

J'arrive à Seixo, je m'arrête à un bar situé à un angle de rues pour prendre une bière et un sandwich. Hélas le propriétaire est un type très froid, presque glacial, qui me sert ce que j'ai demandé et rien de plus...

Je reprends le chemin maintenant sous un soleil de plomb. J'arrive à un point de vue sur une colline qui domine l'énorme viaduc du chemin de fer (nouvelle ligne à grande vitesse) lequel surplombe l'ancien viaduc en pierre. À partir de là, il y a une longue descente, assez raide, qui mène à la vallée, au pied même de l'immense viaduc. On passe le vieux pont de Puente Ulla , puis passée l'église Santa Magdalena, on prend le camino empedrado (Calzada Romana, voie romaine ). Une forte montée ramène à la N-525 qu'on suit jusqu'à ce que le balisage fasse passer sous le chemin de fer par un tunnel. En ressortant, on accède à de larges pistes forestières qui conduisent au refuge de pèlerins de San Pedro de Vilanova, en passant à côté de la Capilla et de la Fuente del Santiaguiño, 100m avant l'albergue.

Il est 16h quand j'arrive au refuge. Il est ouvert et il y a seulement 4 pèlerins. Rien n'a changé depuis la dernière fois que je suis passé là. J'ai tout mon temps pour prendre une douche, laver et sécher à la chaleur du soleil tous mes vêtements, parce que demain, je vais arriver à Santiago juste à temps pour la messe (j'espère voir en action le botafumeiro ...). Puis j'irais au bureau d'accueil des pèlerins pour faire tamponner ma crédencial et obtenir la Compostela. Enfin, je voudrais simplement avoir le temps de prendre le bus pour l'aéroport où, à 20h, j'ai mon vol de retour à la maison... En bas, au bord de la route, il y a le restaurant O'Agro que j'appelle pour savoir s'il est ouvert et à quelle heure il peut servir à dîner. Après avoir ramassé tous les vêtements complètement secs, avec deux Hollandais nous descendons au restaurant à 19h pour un bon dîner. Nous sommes de retour au refuge à la nuit tombante. Entre-temps d'autres pèlerins sont arrivés. L'hospitalière tamponne les crédencials, fournit les draps et les taies contre 5€, prix maintenant exigé dans tous les refuges de Galice.

Mercredi 12-10 - 2011. 12e étape : Outeiro (Vedra) - Santiago de Compostela . 17 km .

Je passe une bonne nuit jusqu'à 5h30, heure où un groupe d'Espagnols (les appeler "pèlerins" serait offensant pour les vrais pèlerins ...), commencent à préparer leurs sacs à dos au pied du lit, sans se soucier le moins du monde du bruit qu'ils font, avec leurs torches qui éclairent comme en plein jour ni de parler haut et fort même quand ils sortent du dortoir pour s'installer dans la chambre adjacente pour le petit déjeuner. Tout en essayant d'attraper un peu de sommeil, je me dis : "Mais il est 6h ! Où diable veulent-ils aller ? " 6h30, ils nous délivrent de leur vacarme en disparaissant dans la nuit sombre !

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ASSOCIATION FRANÇAISE des PÈLERINS de SAINT JACQUES de COMPOSTELLE