PARIS. Derniers objets dans le sac à dos : aiguille et fil, boules Quiès. Départ (10 h 15) à pied vers l'arrêt de l'Orlybus. Pas d'embouteillage sur l'autoroute sud. Orly. Attente dans la salle d'enregistrement.
Marcel arrive d'Égypte. Il a atterri cette nuit à Roissy et est passé chez lui en coup de vent. Il a des sandales aux pieds et compte marcher avec elles. Embarquement, décollage (nuages sur tout le parcours) et arrivée à l'heure prévue à Porto, dans un aéroport en travaux.
Autobus pour le centre ville de Porto par un itinéraire compliqué et encombré (plus d'une heure pour faire 14 km). Arrivés dans la rua Julio Dinis, nous demandons à descendre près de la rua da Piedade. Après avoir interrogé maints piétons, le plan de la ville à la main, nous finissons par arriver à la Maison diocésaine (Casa Diocesana) où je déclare que nous faisons partie do grupo de peregrinos franceses do Ilustrísimo Doutor Guy Auguste. L'hôtesse ne tique pas et nous donne la clé de notre chambre. C'est au deuxième sous-sol d'un bâtiment moderne avec terrasses et vue splendide sur la vallée du Douro.
Les autres participants sont venus de France par chemin de fer. Dimanche soir, ils sont montés à Irun, à la frontière espagnole, dans le train de nuit pour Lisbonne. Lundi, au petit matin, correspondance, avec changement de train en direction de Porto. À l'heure où nous arrivons, la plupart sont en train de découvrir la vieille ville. Cathédrale, Torre dos clérigos, rivages du Douro.
Marcel fait un somme pendant que je pars en excursion vers les quais du fleuve. Le Museo du Carro Eléctrico que je voulais visiter est fermé le lundi mais quelques tramways sont exposés dans la cour. Dans l'eau du Douro, des milliers de gros poissons s'agglutinent pour happer les détritus d'un égout qui se déverse là. Remonté par les quais jusqu'au Palacio des Sercias (18ème siècle) dans l'ancien ghetto. Il y a une petite pyramide qui signalait aux bateaux la limite sur le fleuve à ne pas dépasser en période de peste. Retour par l'hôpital de Santo Antonio, l'Université et le Palacio de Cristal. Ce doit être jour de rentrée universitaire car j'ai croisé de nombreux jeunes vêtus de noir avec cape. Les "anciens" arborent des rubans. Circulation automobile intense. Le stationnement est sauvage. La Police est absente ou débordée. Les transports publics sont squelettiques et aucun plan du réseau n'est affiché.
Rencontre avec des membres du Centro d'Estudos Jacobeus et amis des chemins Portugais à Compostelle. Maria da Graça de Beça Sanches de Gama nous fait une courte conférence. Nous buvons un verre de vin de Porto et faisons un tour sur les terrasses d'où la vue est superbe sur la vieille ville et la vallée du Douro.
Prise de contact avec le groupe et dîner dans le quartier de Ribeira au bord de l'eau tout près du pont Don Luís Iero . Il ressemble au pont construit par Eiffel qui porte le nom de Maria Pia. Ce dernier est plus en amont sur le fleuve et supporte une voie de chemin de fer désaffectée. On ne le voit pas d'ici. Sur la rive opposée, à Vila Nova de Gaia, on voit les panneaux des maisons de vin de Porto : Calem, Cockburn, Croft, Ferreira, Fonseca, Kopke, Ramos Pinto, Sandeman, Taylor...
Après le petit déjeuner, nous partons tous en direction du nord sans rechercher le "vrai itinéraire historique". En quittant la "Casa Diocesana", on nous souhaite "bon voyage". J'aurais préféré un "priez pour nous à Compostelle" ou un "bon pèlerinage" mais le "bon voyage" me va quand même ! Nous sommes quatorze, combien serons nous à Compostelle ? Y aura-t-il des abandons par fatigue, blessure, mésentente ? Est-ce que j'arriverai moi-même ? Le temps est gris, il commence même à pleuvoir sérieusement. Longue marche sur des trottoirs étroits ou en bordure de rue. De temps en temps des flèches jaunes nous indiquent la direction de Saint-Jacques-de-Compostelle. En banlieue, en bordure de route, les camions et voitures nous frôlent continuellement. Vivement la campagne, les oiseaux et l'air pur !
Mosteiro... À 13h30, je me trouve dans l'axe de la piste de l'aéroport Sa Carneiro.
L'avion de Paris me survole à basse altitude.
Modivas... Mindelo... Après la traversée d'une longue zone industrielle,
puis d'Azurara, l'arrivée à Vila do Conde est assez spectaculaire.
Un pont, un fleuve : l'Ave, une colline dominée par un monastère massif,
imposant avec son alignement de fenêtres grillagées.
Des chambres dans un hôtel confortable (Estalagem do Brazao) nous
sont réservées. Une douche fait fondre la fatigue.
Visite de la ville aux moments où la pluie se calme. Quand elle tombe dru,
je me réfugie dans un bar ou une boutique pour faire des emplettes (cartes postales, fruits secs).
Belle église Saint-Jean-Baptiste et sur le parvis beau pilori (pelourinho). Marché.
Un formidable aqueduc construit au 18ème siècle approvisionnait le Monastère de Santa Clara. Une vieille centrale électrique semble avoir été construite à mi pente et branchée dessus au début du 20ème siècle ! Certains sont allés voir la mer et la zone balnéaire. Dîner.
Départ dans le brouillard . Le début de notre trajet n'est pas balisé. Nous prenons vers le nord-est, la route de Familicão. Nous traversons une voie de chemin de fer et retrouvons les ruines de l'aqueduc. Plus loin, à un croisement, une trace de flèche jaune et les indications contradictoires de diverses personnes sèment le trouble.
Avec Marcel nous essayons l'itinéraire le plus à l'ouest qui semble aller plein nord. Il nous amène finalement à Amorim (où nous prenons la Rua de São Tiago) puis sur la route 205 par Laundos et Vilaseca. Notre trajet est probablement plus direct mais la circulation automobile y est intense et les panneaux indicateurs sont pratiquement inexistants. En début d'après-midi, la brume se lève et le soleil commence à briller. Enfin nous arrivons en traversant tant bien que mal les bretelles d'un échangeur à Barcelinhos et au vieux pont qui enjambe le fleuve Cavado. Nous grimpons en ville par le côté gauche où se trouve un superbe pilori et l'église paroissiale à la façade gothique sans fioritures. Nous logeons au Residencial Arantes. Le centre ancien de Barcelos est piétonnier. C'est plein de charme.
Barcelos est associée à la légende du coq qui est devenu l'emblème du tourisme portugais. Condamné à mort, un pèlerin galicien clamait son innocence. Mais les hommes de justice ne prêtaient aucune attention à ses prières car ils souhaitaient vite passer à table avec au menu un coq qui venait de finir de rôtir. Le condamné cherchant un ultime argument déclara "je suis innocent, la preuve ce coq va chanter". Et le coq se releva et chanta ! Ce miracle attribué à saint Jacques, comporte plusieurs versions similaires à Toulouse et à Santo Domingo de la Calzada.
À partir de 4 heures du matin, certains d'entre nous commencent à entendre des coups de marteau. Ce sont les premiers commerçants du vaste marché qui se tient sur le "campo da Republica" chaque semaine qui montent leurs stands. On y trouve de tout : poules, canards, vaisselle, quincaillerie, fringues, meubles, fruits et légumes...
Suite à un faux pas dans un couloir sombre du Residencial Arantes, une des 28 chevilles pèlerines prend une teinte bleutée... Nous lui prescrivons du ménagement et un taxi jusqu'à Ponte de Lima ; quelques-uns ajoutent leur sac à dos dans le coffre du taxi.
Le "caminho" traverse des paysages de plus en plus beaux... Carapeços... Balugães. Chapelle São Roque et ravitaillement. Tout en restant orienté nord, l'itinéraire serpente au milieu des vignes, des champs de maïs, des bois de pins et d'eucalyptus. Certains passages sont très humides ou encombrés de végétation ou de détritus variés Il y a toujours, près des maisons, une ligne de choux verts (pour ajouter probablement à la soupe familiale du soir). Il y a de temps en temps des traces d'incendies. L'été, les portugais adorent pique-niquer et faire des barbecues n'importe où. Je croise deux attelages de bœufs, passe près d'une rivière où des lavandières font leur lessive et arrive épuisé à Ponte de Lima.
Notre hôtel Imperio de Minho est confortable. Douche, puis promenade en ville. Joli pont ancien, jolie vallée, jolie ville. Il y a ici aussi un joli "pilori" ! De l'avis de tous, cette étape est très belle mais beaucoup trop longue (35 à 40km). La plupart a fait une partie du trajet en taxi, en stop ou en autocar. Le port d'une coquille bien visible est efficace.
Temps très nuageux. Pluie.
La 28ème cheville douloureuse depuis Barcelos reste inapte à la marche. Les autres, nous empruntons le vieux pont qui enjambe le fleuve Lima. Saint François d'Assise, dit-on, en chemin pour Compostelle passa ici.
Très beau parcours mais nous avons dû franchir un tronçon de sentier inondé. Nous côtoyons l'autoroute de Porto-Braga-Valença. C'est mauvais pour le moral ! En début d'après-midi le soleil perce la couche de nuages. Col à franchir dans les pins.
Notre hôtel est en bordure du chemin, au hameau de São Roque. Nous sommes nombreux à faire de la lessive et à mettre du linge à sécher sur un fil du côté du soleil couchant. Dans un coin tranquille, quatre pèlerins font une partie de bridge. Nous allons dîner au village voisin en taxi. Nous avons le sentiment que nos chauffeurs ont roulé un peu vite à l'aller comme au retour. Nuit bonne.
Après le petit déjeuner le démarrage se fait
doucement. La 28ème cheville douloureuse depuis Barcelos reste inapte à la marche.
Rubiães : église romane avec beau portail. Borne de l'ancienne voie romaine.
Beau parcours. Par où suis-je passé ? Le manque de panneau indicateur
est horripilant et la carte Michelin semble pleine d'erreurs.
Valença do Minho.. La ligne de chemin de fer et un boulevard de ceinture contournent la ville haute ancienne qui est protégée par des remparts massifs à la Vauban. Le balisage disparaît une fois de plus.
La propriétaire de la 28ème cheville, que la honte d'arriver à Compostelle en taxi effraie, a décidé dans la matinée de consulter un sorcier, un ostéopathe, un herboriste, un kinésithérapeute, un chiromachin ou n'importe qui. Elle l'a fait ! Et elle marche ! Alléluia ! Je la retrouve avec deux autres de nos pèlerines sur l'avenue qui conduit au poste frontière. Ensemble nous traversons le pont international. Il est métallique, probablement centenaire et comporte deux étages. En haut, c'est la voie de chemin de fer ; en bas, il y a une chaussée pour les voitures et un couloir pour les piétons que nous sommes.
Entrée en Galice, province de Pontevedra et donc en Espagne. Changement d'heure. Manifestement il va y avoir des élections politiques ici. Nombreuses affiches électorales avec portraits "souriants" des têtes de liste. Il semble y avoir trois partis en lice.
Tuy (ou Tui en galicien) est une ville fortifiée face à sa rivale portugaise Valença do Minho, construite comme elle, sur une colline en bordure du fleuve. Le refuge des pèlerins se trouve en haut dans la vieille ville, à l'intérieur des remparts, à côté de la cathédrale. Après installation et douche, chacun part à la découverte de la vieille ville médiévale avec ses rues en pente, nombreuses maisons seigneuriales en granite et églises.
La cathédrale Santa Maria offre l'aspect d'un château fort : plusieurs tours crénelées défendent ses portails. Bas-relief aux couleurs vives de saint Jacques "matamore".
Messe à l'église Saint-François (San Francisco). Dînons en picorant dans tout un assortiment de plats. C'est le poulpe qui remporte le plus de succès.
Pour la plupart d'entre nous : nuit difficile dans le dortoir du gîte car dehors des "fêtards" font grand bruit jusqu'à plus de 4 heures du matin.
Comme cette étape est longue, nombreux sont ceux qui partent avant le jour seuls ou par petits groupes... et donc avant l'ouverture des bars. Ceux qui disposent d'une lampe de poche l'allument et essayent d'ouvrir le chemin. Les flèches jaunes qui indiquent la direction de Compostelle ne sont pas très visibles dans le noir.
Le soleil se lève. Lentement il fait fondre le givre qui blanchi les herbages. Les calvaires sont de plus en plus nombreux en bordure du chemin. Parfois, il y en a dans les jardins de certaines villas. S'agit-il de copies modernes ? de monuments volés ?
Longue traversée d'une vaste zone industrielle déserte ce dimanche. Villes de Porriño, puis de Mos. La fin de l'itinéraire est en bordure de route. Gros orage, pas d'abri possible. Enfin Redondela. Le pont métallique d'une ligne de chemin de fer enjambe la ville.
J'arrive bon dernier, épuisé et trempé. Le gîte est magnifique. Il est aménagé confortablement dans une vieille maison seigneuriale (Casa da Torre). Après la douche et un peu de lessive découverte de la ville.
L'église paroissiale est dédiée à saint Jacques. Sur la façade l'apôtre est en "matamore" sur son cheval.
Dîner.
Dans le port d'Amsterdam / Y'a des marins qui chantent...
Non ce n'était pas le radeau / De la Méduse, ce bateau...
Quand la mer monte, / J'ai honte, j'ai honte...
Les gens qui voient de travers / Pensent que les bancs verts...
Où irons-nous le mercredi des Cendres ? / À Rosendael ou bien chez Fricoteau...
Il pleuvait fort sur la grand-route / Ell' cheminait sans parapluie...,
La mer est toute proche. Soleil, nuages et un peu de pluie. Deux petits cols à franchir.
Arcade puis Ponte Sampayo puis Pontevedra. Le refuge se trouve près des gares ferroviaire et routière. Il est tenu par des bénévoles de l'Association des Amis du Chemin Portugais et de ce fait n'ouvre qu'à 16 heures. En attendant l'ouverture, curieux spectacle des pèlerins les plus fatigués par l'étape : ils profitent du soleil "vautrés" sur le trottoir. "Les passants honnêtes leurs lancent des regards obliques". Après installation dans le dortoir et douche, départ vers le centre ville. Curieuse capitale de Province que Pontevedra ! Aucune ligne d'autobus ne relie la gare de chemin de fer au centre ville alors que la distance dépasse largement le kilomètre !
Visite du très gracieux Sanctuaire de La Peregrina avec sa façade convexe et sa belle statue de Marie habillée en pèlerine de Saint-Jacques. Elle a un joli minois et porte l'enfant Jésus. Promenade dans les agréables rues en arcades. Visite de l'église de Santa Maria la Mayor du XVIème siècle.
Coup de téléphone à la Mairie de Caldas de Reyes pour vérifier que nous serons accueillis demain. Rendez-vous est pris à 16 heures au Pavillon municipal multisports. Dînons en face du refuge et y rentrons avant la fermeture .
Le soleil se lève. Le début de l'étape consiste à gagner le centre de Pontevedra où chacun cherche à prendre un petit déjeuner et à découvrir, voir ou revoir une dernière fois un coin pittoresque de la vieille ville. Avec G.M., après "la Peregrina", nous poussons à l'ouest jusqu'à l'église de Santa Maria la Grande que je veux lui montrer. Nous sortons de Pontevedra par le pont del Burgo sur le fleuve Lérez. Beau temps.
Autoroute, route nationale 505, voie ferrée et itinéraire balisé pour pèlerins : tous ces chemins se côtoient et parfois s'entrelacent direction plein nord. De temps en temps un calvaire de granite. Très belle campagne. Alba... San Mauro... Briallos... Pont sur le fleuve Umia et entrée dans Caldas de Reyes (Caldas de Reis en galicien). À 16 heures, les premiers arrivés trouvent le Pavillon multisports fermé. À 17 heures, toujours rien. Appelons par téléphone la Mairie qui nous annonce la venue d'Alfonso et la clef pour 17 heures 30... 17 heures 30 toujours rien. Un peu après 18 heures, Alfonso nous ouvre enfin une grande salle et nous invite à nous installer par terre. Il nous annonce qu'il n'y a ni matelas ni couvertures. Bref, comme nous ne sommes pas dans la "dèche", nous lui disons qu'il aurait mieux valu nous le dire la veille et que nous allons voir s'il y a de la place dans l'hostal ou les balnéaires.
Nous retournons avec nos sacs au centre ville et arrivons à nous caser tous à l'hostal. Visite de la ville, ses boutiques, ses fontaines d'eau chaude. Dîner . La soupe galicienne a du succès mais pas le bœuf (ici on parle de vache). La soirée se termine par un bain de pieds collectif bienfaiteur dans les eaux thermales chaudes qui alimentent le lavoir municipal.
Beau temps mais très frais en début de matinée. Sanctuaire de Santa Mariña de Carracedo. avec calvaire et quelques tables et bancs... San Miguel de Valga...Puentecesures (ou Pontecesures en galicien). Traversée de la voie ferrée. Pont sur le fleuve Ulla. Beau calvaire.
Nous entrons dans la province de La Corogne et dans la ville de Padron, en bordure de la Sar, la rivière qui a sa source près de Compostelle. La berge est aménagée en promenade avec de grands peupliers. Le refuge est de l'autre côté du pont qui franchit la rivière à l'endroit où arriva la barque portant le corps de saint Jacques. Sur une fontaine grandiloquente (dite "del Carmen"), la scène est représentée. C'est l'apôtre lui même, dit-on, qui la fit jaillir lors de son premier voyage. Dans l'église paroissiale, sous l'autel, on peut voir la borne (le "pedron" ou "padron") où fut amarrée la barque.
Dîner. À la télévision est transmis le match Lille-La Corogne.
Elle est à toi, cette chanson / Toi, l'auvergnat qui, sans façon...
J'ai deux amouuurs / Mon pays et Paris...
As-tu connu Manotje ? / Ça c'est un beau p'ti cotje / Elle a cassé
sa jambe de bois / Su'l pérystile de Saint-Eloi...
Buvons encore, /
Une dernière fois / À l'amitié, l'amour, la joie...
Il est décidé que pour la dernière étape les deux pèlerins les plus lents (dont je suis) partiront avec une heure d'avance sur les autres. Les meilleurs marcheurs espèrent les doubler à mi parcours et ne pas trop les attendre à l'entrée de la vieille ville de Compostelle.
Beau temps. Recherche d'un bar en ville pour prendre le petit déjeuner.
Sanctuaire baroque de Notre-Dame da Escravitude. Enfin les abords de la ville. Quand verrons-nous les tours de la cathédrale ? Au bout de l'avenue Juan-Carlos I, nous apercevons les tours et retrouvons nos douze compagnons attablés à la terrasse d'un café. Nous sommes tous là !
Par la rue du Franco, nous rejoignons la cathédrale et tous, nous y entrons par les escaliers de la façade principale dite de l'Obradoiro. Nous faisons chacun notre geste de "me voilà arrivé" sous la figure de l'Apôtre, à la colonne centrale du Portique de la Gloire. Nous remontons ensuite la nef de la cathédrale et sortons par "Platerias". Après quelques photos nous allons au service d'accueil des pèlerins recevoir notre "Compostela".
Nous logeons à l'hôtel Mapoula (rue "Entremurallas")et, le soir, dînons chez Manolo qui a refait à neuf son restaurant.
Chacun organise sa journée et fait ses derniers achats ou ultimes visites de monuments. Façades baroques des églises de San Martin Pinario avec son fronton décoré d'un bas-relief de saint Martin partageant son manteau, et de Santa Clara (Sainte Claire) au nord de la ville.
Avec Marcel, nous allons à la gare RENFE (billet pour Porto : 17,24 euros),
puis visitons l'église de Santa Maria de Sar dont les piliers de la nef
penchent d'une façon spectaculaire.
À midi, messe de pèlerins à la cathédrale, puis réunion
dans la chapelle du "Sauveur" ou de "Saint-Louis" ou de la "France" pour rendre grâce.
Le soir repas d'adieu.
Tous à la gare de chemin de fer un peu avant 9 heures. La majorité monte dans le train pour Hendaye (à la frontière française). Nous, nous attendons le train de Vigo de 10 heures 40. Repassons par Padron (11h), Puente Cesures, Pontevedra (12h), Redondela (12h 20). À Vigo (terminus), nous avons le temps d'aller déjeuner, l'un d'une omelette, l'autre d'œufs frits. Après avoir regagné la gare et bu un café, nous montons dans le train international pour Porto. Le convoi n'est composé que de deux voitures. Il reste pratiquement vide jusqu'à Viana do Castelo sur la côte Atlantique. Soleil, encore quelques nuages. Nous repassons par Redondela, Tuy, le pont métallique international sur le Miño, Valença et Barcelos. Nous arrivons en gare de Porto Campanhá avec un peu de retard. Du coup nous ratons la correspondance pour la gare centrale de Porto São Bento. Soleil chaud. Nous décidons de rejoindre l'aéroport en taxi sans affronter les embouteillages de la vieille ville. À l'aéroport, nous trouvons une boutique avec des coqs de Barcelos de toutes tailles. Nous passons aussi à l'Instituto do Vinho do Porto. À cinq minutes d'intervalle, il y a pour Orly un vol Air France et un vol TAP. Génial comme politique !
Remarques : En 2001, il n'y a des refuges pour pèlerins qu'en Espagne. Au Portugal, il faut loger à l'hôtel. Sur le terrain, il n'y a pas d'indications de noms des villes, de villages, de hameaux ni souvent de panneau indiquant la direction pour telle ville ou village. Quand il y en a, la distance ne figure pas. Il ne sert donc pratiquement à rien d'avoir une liste de lieux de passage. Une boussole est utile car la direction c'est : plein nord ! Le balisage (flèche jaune pour Compostelle) est parfois absent et il n'y a aucun panneau facilitant le ravitaillement du pèlerin. Heureusement, les portugais sont extrêmement serviables ; hélas ils sont devenus fanatiques de la voiture comme nous et n'ont qu'une très vague notion des distances à pied. Le balisage du "caminho português" est plus dense en Espagne. La distance qu'il reste à faire (au mètre près) y est souvent indiquée.
Sommaire du site |
![]() |
Quelques images, notamment du chemin portugais |
![]() |