Pour Jean Baptiste
Confalonieri, en 1594, le rite est le suivant :
Plus haut, il y a une statue de saint Jacques en marbre peint avec la croix jacquaire sur la
poitrine et un bourdon à la main. Il a un collier d'argent au cou et une couronne d'argent suspendue par dessus.
Tous les pèlerins qui arrivent ici montent par
un petit escalier derrière l'autel pour faire l'accolade et embrasser cette statue. Ils placent la couronne sur leur tête.
Source : voir notre traduction du Voyage de
Lisbonne à Saint-Jacques de Galice par Jean Baptiste Confalonieri
Quelques années plus tard, la couronne est suprimée et le rite change.
Guillaume Manier qui fait le pèlerinage à Compostelle en 1726 raconte :
Aux deux côtés, derrière le chœur, sont deux escaliers
secrets, un de chaque côté, qui ont treize ou quatorze
degrés, qui conduisent tous deux à la hauteur de ce Saint-Jacques,
où étant parvenus les pèlerins
embrassent Saint-Jacques par derrière,
mettent leur collet sur ses épaules et leur chapeau sur sa tête.
Source : Voyage d'Espangne
Nicola Albani, voyage de Naples à Compostelle en
1743 puis séjourne à Lisbonne jusqu'en 1745.
Derrière le maître autel, il y a deux petites portes, une de chaque
coté, qu'on ouvre seulement deux heures le matin et deux l'après midi
pour que les pèlerins montent embrasser et toucher la sainte image de saint Jacques.
Si on n'est pas pèlerin, on ne peut pas monter ;
qu'on soit chevalier, noble dame, ou prêtre ou évêque ou même
roi. Tous ne peuvent grimper que s'ils arborent un attribut de pèlerin.
C'est un privilège qui leur est propre. Il a été instauré
par le Pape Calixte et confirmé par d'autres pontifes.
Par la porte de gauche, on monte et par celle de droite, on descend.
Une seule personne à la fois peut monter car le passage est étroit.
En haut de l'escalier il y a une plateforme derrière
l'image du saint où se tiennent toujours deux ecclésiastiques qui
montrent ce que doivent faire les pèlerins.
En fait, ils sont là pour surveiller les objets de valeur et pour empêcher
qu'on s'attarde. Ainsi quant je montais pour la première fois,
je fis comme faisaient les autres, la coutume étant de poser son chapeau
sur la tête même de la statue du saint.
Source : Veridica Historia o'sia Viaggio da Napoli a S. Giacomo di Galizia...
Lorenzo Magalotti qui fait le récit du voyage de Cosme III de Médicis
à Compostelle en 1668, s'offusque du rite :
C'est une chose indécente et ridicule que de voir tous ces gens qui ne sachant quoi faire de leur chapeau pendant l'accolade à la
statue de l'apôtre, le pose sur la tête du saint. De la nef, on voit le remplacement continuel du couvre-chef...
Commentaire de notre page "Rites du pèlerinage à Compostelle" :
Le troisième geste du pèlerin est d'aller saluer l'Apôtre, lui faire l'accolade (en espagnol : l'abrazo).
Pour l'auteur de ces lignes, la statue engoncée dans des vêtements de métal précieux et
avec sa grosse tête inexpressive est franchement laide, mais le geste de l'accolade est très beau.
Jusqu'en 1704, la statue de saint Jacques avait un aspect modeste voire austère.
L'archevêque Antonio Monroy, fils du gouverneur de Queretaro au Mexique, ajouta tout
un ensemble de revêtements d'argent et de pierres précieuses. L'archevêque Bartolomé
de Rajoy y Losada au XVIIIe surenchérit avec des plaques d'or et de nombreuses
pierres précieuses supplémentaires. Pendant la guerre contre les troupes napoléoniennes, ces ornements disparurent.
En novembre 2003, la pèlerine d'argent très usée qui recouvrait les épaules
de la statue a été enlevée le temps d'en faire une copie plus résistante.
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