J'ai longtemps été nourri au sein, et même si ma mère n'était pas une très bonne nourrice, j'ai été repu de sa tendresse et de son amour. J'imagine le souci qu'elle se faisait de mon appétit jamais satisfait : elle a eu recours à toutes les jeunes mamans du village, plus généreusement pourvues par la nature, pour apaiser la faim du gros bébé joufflu que j'étais. Me voyant passer de sein en sein, mon père en a conçu une certaine jalousie. Elle s'est éteinte avec mon sevrage.
À Chaudeney-sur-Moselle, ma mère était l'institutrice ; elle avait tous les enfants du village, de la maternelle jusqu'au certificat d'études. Notre logement s'ouvrait sur la salle de classe, et je ne faisais pas de différence entre ma maison et mon école. Chaque soir, je voyais ma mère préparer au tableau noir les leçons du lendemain. Ainsi, de nombreuses notions arithmétiques et grammaticales me sont devenues très tôt familières. J'en concevais un certain sentiment de supériorité qui s'est plus tard évanoui dans la concurrence du collège. Il n'empêche, à Chaudeney, j'ai longtemps été considéré comme un petit prétentieux.
Mon père était militaire, à Toul, une des plus grosses villes de garnison du pays. En plus des tâches habituelles de son état, il était chargé de la préparation militaire des garçons de Chaudeney et les rassemblait chaque jeudi dans la cour de l'école pour quelques théories, exercices de tactique ou de sport. C'était un grand bonheur de voir ces grands gaillards, qui avaient quitté la férule de ma mère depuis longtemps, revenir se soumettre quelques années plus tard à l'autorité de mon père. J'avais le sentiment que mes parents étaient tout puissants. Les séances d'éducation physique me procuraient un vrai ravissement. Elles respectaient le scénario de la méthode Hébert et se déroulaient en une sorte de ballet dont le maître, mon père, scandait les figures. Une séance de tir terminait souvent la journée. Tir debout, au fusil Lebel, avec appui du fût sur une barre inclinée, à crémaillère, permettant au tireur de trouver l'appui à sa hauteur quelle que soit sa taille. Mon père me faisait appeler parfois par l'un de ses élèves, en fin de séance. Comme j'étais trop petit pour appuyer le fût du canon sur le cran inférieur de la crémaillère, j'étais autorisé à prendre la position du tireur à genou. C'était une position tout juste admise par les règlements militaires, disait mon père, car elle était humiliante. Surtout devant l'ennemi. Malgré le coussin qui me protégeait discrètement, sous ma chemise, le recul du fusil me meurtrissait l'épaule. Mais j'encaissais sans me plaindre, et je mettais rarement mes balles en dehors de la cible. Et ma récompense arrivait presque à chaque fois quand mon père se tournait vers ses élèves en disant :
− Eh bien, voyez les gars, mon Jeannot, à huit ans, il fait aussi bien que vous !
Comme s'il y avait une relation de cause à effet, mon père a été promu au grade de sous-lieutenant lors de la mobilisation générale de 1938. Il s'est aussitôt fait confectionner à grands frais la grande tenue de parade qu'il a revêtue pour le pot d'arrosage auquel furent conviés tous les amis et les personnalités de Chaudeney et quelques hauts personnages de Toul. Il avait fière allure dans ce costume noir rehaussé de broderies et d'épaulettes dorées et de passepoils rouges. Sous prétexte d'être présentés aux invités, ma grande sœur, mon jeune frère et moi; nous avons pu assister quelques instants à la fête, mais Jacques était trop petit pour apprécier le faste de la cérémonie, et Renée était plus séduite par les gâteaux et les sirops de grenadine que par le prestige paternel. Quant à moi, j'étais proprement émerveillé par la splendeur de ma famille.
Ma mère avait une tâche difficile dans sa classe unique à six niveaux, mais, sans faire partie des "hussards noirs de la république", elle aimait son métier et l'exerçait avec passion. Parfois, pendant qu'elle occupait les plus petits dans une tâche absorbante, elle rassemblait les grands dans un coin de la classe pour leur raconter la France et sa grandeur, ses rois, ses révolutions, ses républiques. J'avais été profondément indigné par la nuit du 4 août et l'abolition des privilèges. J'avais, bien sûr, toute liberté d'interroger ma mère en dehors des heures de classe et
j'étais généralement très discret pendant les cours, mais je me souviens avoir brandi mon index au bout de mon bras levé pour demander :
− Madame, s'il vous plaît, − j'affectais par le voussoiement de respecter le même distance que les autres devaient à ma mère
− pouvez-vous nous dire qui d'entre nous aurait été dans la noblesse ?
De crainte de ne pas être suffisamment précis, car je cherchais une simple confirmation de l'idée que je me faisais de ma propre situation, j'ajoutai :
− Nous, on en aurait été, n'est-ce pas ?
Ma mère explora l'assistance du regard, comme pour faire le compte de chaque ordre, puis elle me considéra avec une expression où se lisaient un mélange d'étonnement et de commisération.
− Mon pauvre Jeannot !... mais ici, nous aurions tous été dans le Tiers État, tous !
Une douche froide !
Je crois que c'est à partir de ce jour que j'ai abandonné mon cheval à roulettes, mes éperons et ma cravache et que j'ai cessé de galoper sus à l'ennemi, sabre de bois au clair, massacrant force Prussiens, Saxons et autres Boches. Oui, je crois que c'est à partir de ce jour que je me mêlai aux jeux des enfants ordinaires.
Et même si, par la suite, je doutai parfois de la sincèrité de la réponse de ma mère − n'avait-elle pas voulu fortifier un grand cœur par une dure leçon d'humilité ? − la guerre, la défaite, l'exode qui plongèrent ma famille dans la précarité me persuadèrent définitivement que j'étais un enfant du peuple.
On dit que ce sont les six premières années de l'existence qui façonnent l'homme pour le restant de sa vie. Si cela était vrai, mon âme serait aussi vide que les steppes de Sibérie car, dans la famille, on favorisait la raison. Excepté quelques occasions épisodiques, je n'ai vraiment fréquenté l'Église qu'à l'âge du catéchisme. J'en conserve le souvenir d'une Église autoritaire, sévère et comminatoire. J'ai grandi dans la peur d'un Dieu qui avait toujours un œil sur vous, cherchant à vous prendre en défaut. Et il avait beaucoup de monde pour l'aider, ce Dieu tout puissant, car tout ce qui faisait autorité, tous ceux qui pouvaient être amenés à pointer sur vous un index interrogateur ou accusateur étaient là pour Lui rendre compte ; non seulement le curé, mais aussi le maire, le policier, l'instituteur, le garde champêtre, le contrôleur... J'avais le sentiment qu'en échappant à la vigilance de tout ce monde impérieux, pour quelque malice ou quelque facétie, j'échappais au grand compte final des péchés et qu'après tout, le chemin du paradis était pavé de roublardise.
Lorsque je suis entré au Prytanée militaire de La Flèche, l'autorité militaire envoya un questionnaire à mes parents. C'était sans doute pour leur montrer que l'institution prenait le relais éducatif dans un esprit de continuité. Mon père, qui n'allait à l'église que pour les fêtes de famille mais qui n'avait aucune prévention contre la calotte, avait coché la case "oui" en réponse à la question : "Autorisez-vous votre fils à assister à la messe du dimanche ?"
Il ne me souvient pas que mon père m'ait demandé mon avis, mais il m'avait montré le questionnaire avant de le retourner en me faisant quelques commentaires du genre :
− Tu seras bien mieux à la messe qu'à faire l'imbécile avec des mécréants.
Je n'avais rien là contre, d'autant plus que j'aimais beaucoup chanter et il n'y avait guère qu'à la messe que j'avais l'occasion d'exercer mon talent. J'accompagnais le choeur à la tierce ou la quinte supérieure. Cela parait le rituel de la messe d'une certaine profondeur ; mais surtout cela me procurait l'illusion d'être un grand interprète.
De toutes façons, je me sentais totalement libre de ne pas user de l'autorisation paternelle si une activité intéressante m'était proposée en remplacement.
Le premier dimanche d'octobre 1945 qui suivait ma rentrée à La Flèche en classe de troisième, après la liturgie patriotique, je veux dire le cérémonial du "lever des couleurs" dans la cour d'honneur du grand Prytanée (que nous appelions respectueusement "le grand Bahut" car il abritait nos anciens des classes de "math élém" et des prestigieuses classes "prépa"), je fus tout de même très étonné quand l'officier de service nous ordonna, avant la dislocation :
− Après le "rompez des rangs", ceux qui sont autorisés à aller à la messe se rassembleront colonne par trois devant moi.
J'étais révolté contre "l'obligation" qui était faite aux "autorisés", contre la fausseté d'un vaste système qui englobait la "strass" − en argot du bahut, on coupe souvent la tête et la queue des mots (on les 'apocope' et on les 'aphérèse') et toute la hiérarchie éducative militaire groupée dans l'administration (prononcer administrassion) devient ainsi la 'srass' − et mes parents pour me contraindre. De ce jour, en tous cas, j'ai compté les militaires dans les rangs des suppôts de Dieu, et j'ai utilisé toute ma science à échapper à leur zèle, échappant du même coup au grand compte final des péchés. J'y étais conforté d'ailleurs par mes propres éducateurs dont les slogans pédagogiques ne tombaient pas dans l'oreille d'un sourd. C'était, par exemple : "Pas vu, pas pris, pas puni ; mais attention, vu, pris, puni" ; ou encore : "Si vous voulez jouer au plus malin avec moi, on sera deux !". Cela donnait lieu à d'homériques parties de cache-cache avec la "strass" et créait une solidarité à toute épreuve dans le camp des élèves. Il nous en reste des amitiés indestructibles et une cohésion qui défie le temps.
Plus qu'une vague tradition familiale (ne remontant à ma connaissance qu'à trois générations), c'est l'ambiance de ce noble et vieux bahut de La Flèche qui m'a poussé à la fonction militaire. Je ne m'interrogeais même pas sur ma véritable inclination, l'institution militaire était le bain dans lequel je transposais les valeurs brutionnes(*) de camaraderie, de solidarité, de partage, d'effort collectif.
(*) Jadis, à Saint-Cyr, les cadets de l'aristocratie considéraient les élèves de la Flèche, rugueux et batailleurs, comme des êtres aussi farouches que les lions du Brutium, contrée encore sauvage de l'Italie du sud. Ils leur attribuèrent le sobriquet de "Brution".
Ainsi, il advint un peu plus tard que je fisse moi-même partie de cette "autorité" que je trompais de mon mieux quelque temps auparavant, ce qui me valut d'abominables contorsions entre le "parti" des adultes, sévères auxiliaires de Dieu et le troupeau des indociles, des folâtres et des étourdis dont il fallait comptabiliser les écarts et les incartades.
Sur le chemin de Jérusalem, il arrivait à Patrick de me dire :
− Es-tu certain qu'on ne fait pas fausse route ?
Et toi aussi, lecteur généreux, tu te demandes d'où je pars pour te conter mon pèlerinage à Jérusalem.
Eh ! J'ai de bonnes raisons pour partir de si loin.
La première a trait à ma conversion. Car passer de la peur d'un Dieu tyrannique à l'amour d'un Dieu de bonté et de miséricorde est une véritable conversion. C'est passer de l'obscurité à la lumière ; c'est passer de la crainte à la liberté. C'est passer de la guerre à l'amour, de la malice à l'humour.
L'inconfort de ma croyance en fut le moteur, mais je ne saurais en dire la marche ; elle conjugue une réflexion raisonnée, une écoute plus attentive des Évangiles, des conversations avec des prêtres...
En deuxième lieu, j'observe que je n'étais pas tout à fait idiot de vivre dans la crainte de Dieu et que j'en aurais même été récompensé si le hasard m'avait fait naître dans une famille musulmane. Le Coran, que la préparation de mon pèlerinage m'a conduit à lire attentivement, martèle ce précepte à chaque page. Dans le seul chapitre deuxième intitulé "la vache", la crainte de Dieu est évoquée vingt-sept fois au cours des deux cent quatre-vingt-six sourates. Par exemple :
~ Sourate 1 − Il n'y a point de doute sur ce livre, il est la règle de ceux qui craignent le Seigneur.
~ Sourate 60 − Recevez nos lois avec reconnaissance ; conservez-en le souvenir afin que vous marchiez dans la crainte.
~ Sourate 192 − (à propos du pèlerinage de la Mecque) Craignez Dieu, il est terrible dans ses vengeances.
Et encore :
~ Sourate 233 − (à propos de l'allaitement maternel et de l'éducation des enfants) Craignez le Seigneur. Sachez qu'il a l'œil ouvert sur vos actions.
Alors, les musulmans sont-ils condamnés au désamour ?
Je précise, en troisième lieu, que dans ma religion ancienne, avant conversion, je me situais avec humilité du côté de ceux qui craignent. Mais j'en connais de la même religion sans amour qui sont du côté de ceux qui se font craindre. N'est-ce pas un peu cela l'intégrisme ?
Pour terminer ce long détour, enfin, je me réfère à la parole de Godescalc, évêque du Puy-en-Velay et premier pèlerin de Compostelle non-espagnol : "L'Évangile est une affaire de voyage, il passe par les pieds avant de passer par la parole". Sans avoir la prétention de prêcher l'Évangile, j'avais envie, l'âge de la retraite venu, de remuer mes pieds intelligemment. Je n'ai rien contre la "rando" qui trimballe les valeurs de solidarité, d'effort, de simplicité. Mais le pèlerinage me semblait plus riche avec ses dimensions de témoignage, de foi et de partage. De partage avec les autres pèlerins, avec les autochtones, mais aussi avec tous les anciens qui se sont succédé depuis des siècles sur la route d'un saint ou d'une relique.
C'est ainsi qu'un beau matin de l'année 1996, je me suis décidé à suivre la voie de Saint-Jacques. Ce n'est pas le lieu de conter mon aventure compostellane, mais j'y ai fait des rencontres merveilleuses et noué des amitiés qui durent ; nous sommes un groupe d'une douzaine de pèlerins français, belges, suisses et espagnols qui nous réunissons régulièrement. Une espèce de petite Europe.
C'était un galop d'essai. Et quand j'ai proposé le défi à Patrick :
− Noël à Jérusalem... Tu viens avec moi ?
Il m'a répondu :
− D'accord.
Et voilà comment j'ai quitté ma maison le 25 octobre et après quelques escales pour saluer des êtres chers, pour recevoir la bénédiction du Pape et pour retrouver mon copain à Rome, nous avons atterri à Gazantiep, dans le sud de la Turquie, le 30 octobre. Un autobus nous a conduits jusqu'à Antioche le 31 octobre où nous avons été accueillis par le Père Domenico.
Il convient à présent, cher lecteur, avant d'entreprendre ce récit, que je te présente mon ami Patrick... Mais j'ai beau tourner et retourner ma plume, je corrige, je rature et je déchire les pages. Quand je suis sincère, je suis très flatteur et j'ai l'impression de rédiger un éloge funèbre, ou un discours de remise de décoration ; à ce moment-là j'essaie d'être moins flatteur, mais je ne suis plus sincère. Je lui ai alors soumis mon texte afin qu'il réagisse lui-même Voilà ce qu'il a bien voulu me confier :
"J'aurais aimé savoir parcourir les villes et les villages, les idées, les convictions, les efforts et les joies et surtout les mots pour traduire comme tu as su le faire toutes nos émotions, toutes tes émotions.
−
Les informations sont denses, les réflexions réjouissantes, les sensations rapportées fidèles et intactes, mais pourquoi, pourquoi donc la plupart des noms et des lieux sont-ils imaginaires ? Un vrai fouillis qui ne peut troubler que celui qui vagabondait avec toi.
−
Je crois me souvenir que nous étions deux éclaireurs tacitement complices plutôt que colonne de commandos constituée d'un gradé et d'un soldat. Si ça avait été le cas, je crois bien que j'aurais retrouvé l'humour de mon enfance.
−
Il y a longtemps, longtemps, nous jouions régulièrement à l'école avec ma grande sœur. Toujours, elle était l'institutrice ; j'étais toujours l'élève interrogé sans ménagement. Un jour ma révolte se manifesta pour être enfin promu instituteur. J'étais très étonné : ma sœur a accepté. Puis elle a très vite ajouté :
"D'accord... mais je suis la directrice".
−
Cet attachement génétique (?) à l'exercice de l'autorité n'a rien abîmé de nos sentiments fraternels. Nous étions donc deux éclaireurs chacun muni de sa lampe torche et donc de visions parfois différentes mais toujours complémentaires. Nous ne sommes pas partis avec la même boîte à outils, avec les mêmes acquis (passé, événements personnels ordinaires ou extraordinaires, trajets professionnels, culture générale, convictions religieuses... poids, taille !...). Et que dire de l'inné ?
−
Aussi, comme des enfants naïfs nous nous sommes souvent émerveillés en additionnant nos découvertes et nos sensations. Accords comme désaccords rendaient réalisable ce modeste mais extraordinaire pèlerinage. Sans ces différences, tout aurait pu devenir terne.
−
Tout a permis d'aller au bout du chemin.
−
Il ne reste plus qu'à l'entreprendre au fil de tes mots, Jean... jusqu'à sa conclusion.
−
Ah oui, c'est vrai, encore quelques mots si tu veux bien : c'est à la lecture de cette conclusion que je me suis souvenu qu'au fil des pas et des jours j'avais compris que je n'étais pas seul à t'accompagner ; mais, c'est à ce moment aussi que j'ai eu confirmation que j'étais bien le seul à ne pas t'avoir accompagné !
−
Mais sur les chemins de terre, de bitume, de pierres, de sable, sous le soleil, plié par l'effort ou l'inconfort, absorbé par les pensées personnelles et secrètes, troublé par des générosités ou des joies suggérées par le courage et la spontanéité ou la tendresse des hospitalités, j'ai cru qu'il était plus précieux d'être admiratif des personnes plutôt que des "peuples", élus ou pas. J'en ai profité. Ce sont ces personnes ou leurs enfants qui un jour trouveront les clés des solutions aujourd'hui improbables et pourtant désirées par tous... tous peuples confondus.
−
Au-delà des convictions laïques ou religieuses, comment conjurer la réalité de ce risque désespérant : sans histoire les peuples meurent, au nom de leur histoire, les peuples tuent.
−
Et pendant ce temps...
−
Merci Jean Picard de faire partie de cette multitude de personnes − même modestes − qui, dans le monde, restent éveillées, attentives et espérantes, toutes origines et toutes convictions confondues, et qui encouragent à la réflexion et à davantage de curiosité.
−
Bravo et merci à toi."
Bon alors, et ce voyage ?
Voilà, voilà... il est temps que je reprenne la plume pour monter à mon tour à l'abordage de ces immenses pages blanches : un nouveau pèlerinage. Redoutable !
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