ASSOCIATION FRANÇAISE des PÈLERINS de SAINT JACQUES de COMPOSTELLE

Extrait de La légende dorée de Jacques de Voragine (composé vers 1262, traduit par l'abbé Roze vers 1900).

Vers l'an 1090 du Seigneur , un Allemand, allant avec son fils à Saint-Jacques, s'arrêta à Toulouse et logea chez un hôte qui l'enivra et cacha une coupe d'argent dans ses bagages. Quand ils furent partis le lendemain, l'hôte les poursuivit comme des bandits et leur reprocha d'avoir volé sa coupe d'argent. Comme ils lui disaient qu'il les fît punir s'il pouvait trouver la coupe sur eux, on ouvrit leur baluchon et on trouva l'objet. On les traîna immédiatement chez le juge. Il y eut jugement : tous leurs biens furent attribués à l'hôte et il fut décidé que l'un des deux serait pendu. Mais le père voulait mourir à la place du fils et le fils à la place du père. Finalement c'est le fils qu'on pendit et le père continua plein de chagrin son chemin vers Saint-Jacques. Au bout de vingt-six jours, il fut de retour et s'arrêta auprès du corps de son fils en poussant cris et lamentations. Alors le fils attaché à la potence prononça les paroles de consolation suivantes :

«Père très doux, ne pleure pas car je n'ai jamais été aussi bien. Jusqu'à ce jour saint Jacques m'a soutenu et il me restaure d'une douceur céleste ». En entendant cela, le père courut à la ville, le peuple vint, détacha le fils du pèlerin qui était sain et sauf et pendit l'hôte.


Ce miracle du pendu dépendu figure aussi dans le "Codex Calixtinus" (Livre 2, chapitre 5). Pour en lire une traduction : cliquer ici.

Par ailleurs, il existe une légende similaire concernant des pèlerins anglais à Triacastela en Galice.

Dans une des chansons des Cantigas de Santa Maria du roi Alphonse X Le Savant (1252-1284), figure un miracle similaire réalisé par la sainte Vierge.

retour sommaire clic retour aux légendes clic