Vers l'an 830, dans tout l'Occident se répandit le bruit que l'Évêque d'Iria Flavia, Théodomir, avait découvert le tombeau de saint Jacques Apôtre. Le corps du Saint, après son martyre, avait été emporté en Galice, au nord de l'Espagne, par des disciples et caché pour échapper aux infidèles. Au 12ème siècle, le pèlerinage est à son apogée et c'est de cette époque que date le Guide du Pèlerin de Compostelle qui constitue le Livre V du Liber Sancti Jacobi désigné aussi sous le nom de Codex Calixtinus.
Au 13ème et 14ème siècles, la ferveur reste grande, puis, avec la Réforme, au milieu du 16ème siècle, s'annonce le déclin. Sous Louis XIII, la dévotion à Saint-Jacques reprend. Elle ne baisse qu'au 18ème mais reste cependant importante dans quelques provinces du Sud-Ouest. La Révolution a arrêté presque totalement le pèlerinage.
Ney s'empara des richesses de la Basilique et une loge de Francs-maçons s'ouvrit à Compostelle ! Les guerres civiles espagnoles ne favorisèrent pas un renouveau. En 1879, le tombeau, trop bien caché fut redécouvert et en 1884 une bulle pontificale en fit l'annonce à la chrétienté.
Depuis, petit à petit, des hommes reprennent le « chemin » poussés par le même désir de piété envers Saint Jacques, grand défenseur du peuple chrétien en lutte contre le paganisme. Pour aller à Saint Jacques de Compostelle, j'ai pris ma « mobylette » et je suis parti à la « grâce de Dieu », sachant où j'allais, plutôt où je devais arriver, mais ignorant à peu près tout des difficultés qui m'attendaient.
Je suis parti sans avoir fait aucun vœu de pèlerinage mais je me sentais appelé, attiré vers Compostelle. Chose curieuse, alors que j'étais à Dax par exemple, je n'ai éprouvé aucune « attirance » vers Lourdes et n'y suis pas allé. Ma joie, mon amour pour ce « Chemin Français », je crois l'avoir vraiment goûté en dessinant ce que je voyais. Je sais que nul voyage ne restera si longtemps et si profondément dans ma mémoire. Par ces dessins, chaque monument est resté gravé à jamais et sur le papier et dans ma tête. Moi qui ne connais pas grand chose à l'architecture, qui n'aime pas rester figé devant une statue, je suis resté plus d'une heure en haut de l'une des tours de la cathédrale Saint-Jacques pour y dessiner la ville.
Je dois m'arrêter, car je ne finirais pas de parler de ce voyage, moi qui croyais que remplir cinquante pages était au dessus de mes forces. Il me semble maintenant que ce que j'ai mis dans ce livre ne représente pas la centième partie de ce que je voudrais dire !
Première partie : de Paris à Saint-Jean Pied-de-Port |
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Deuxième partie : de Saint-Jean-Pied-de-Port à Compostelle et retour |
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